Quelle que soit la langue usitée et entendue, dès la petite enfance les mots peuvent déconstruire, comme construire, en fonction de leur formulation et notre ressenti.
Les mots nous déconstruisent, et plus particulièrement, s’ils sont pensés, énoncés, à la forme négative.
Nous sommes, ainsi, notre propre ennemi, créons auto-sabotage, dualités en nous, contribuons à la perte de confiance et d’estime de nous et devenons par nos pensées et nos mots le frein de nos réalisations, objectifs, intentions.
Nous créons ainsi par nos mots, nos maux source de souffrance, de blessures vis-à-vis de nous-même et vis-à-vis d’autrui.
Plus nous sommes en souffrance et blessés, nos ressentiments se reportent sur notre entourage et par nos mots pouvons à notre tour blesser.
Cela est vrai, dans nos périodes de vulnérabilité, le passage d’expériences douloureuses, mais cette pratique peut aussi être inconsciente, par la répétition de mots entendus, dans notre enfance et les mécanismes qu’ils ont engendrés.
Si par les mots, ou l’absence de mots nous avons été peu valorisés, peu entendus dans notre enfance, plus nous pouvons, à notre tour, reporter sur nos enfants nos maux par les mots utilisés, à leur égard.
Les mots sont puissants, ils sont le lien avec nous et les autres.
Les mots, aussi puissants soient-ils n’ont pas pour vocation à nous donner toute puissance, comme à nous inférioriser, à nous entraver et à entraver autrui dans nos et leurs expériences.
Nous devons donc être vigilent sur leur utilisation, nous garantir de leurs bienfaits pour nous construire et accompagner chacun d’entre nous.
Nous construire, avec de mots employés à la forme affirmative, mais aussi avec sens.
Le sens est essentiel pour nous-même et pour autrui. Le sens permet de nous libérer de nos mots en pensées et en paroles, source de maux.
Le sens est dans le ressenti.
Qu’est-ce que je ressens lorsque j’emploie un mot plus qu’un autre. Qu’évoque t-il pour moi ?
Ceci est vrai, également, pour les mots de nos ressassements. Plus nous ressassons, plus nous sommes dans un schéma répétitif, créateur de maux.
Notre vocabulaire est riche, mais si nous répétons des mots sans sens pour nous, notre présent, les mots défavorisent la relation à nous-même, avec autrui.
Le sens d’un mot peut être différent d’un individu à un autre. Il nous appartient, individuellement, d’être garant du sens.
Etre garant du sens, c’est veiller à employer des mots bons et justes pour nous-même, source de joie d’enthousiasme, de paix, pour avec une vision claire, être motivé, persévéré avancer sur le chemin de notre croissance et contribuer à un tout par l’expression du meilleur de nous-même.
Nous sommes, ainsi, si par l’utilisation de nos mots, notre propre bienfaiteur.
Etre notre bienfaiteur ne dispense pas d’être bienfaiteur avec autrui.
Dès la petite enfance et pour tous les adultes devenus, les mots peuvent être source de tristesse, de colère, comme de joie.
Les mots contribuent à la connaissance de l’autre, les mots sont utiles à chacun d’entre nous pour nous raconter, partager nos expériences, nous faire comprendre.
En ce sens les mots ont pour vocation de nous ouvrir, pour nous libérer de nos blessures, nos entraves, mettre des mots sur nos ressentis.
Dans l’ensemble de nos relations personnelles, professionnelles, sociales, les mots sont nécessaires pour clarifier nos idées, nos besoins pour communiquer avec notre Je et laisser, à chacun, la possibilité d’exprimer son Je pour un dialogue constructif et bienveillant.
En ce sens, il est bon et indispensable, de nous assurer du sens de chaque mot entendu, pour la personne qui l’exprime et aussi et surtout d’être à l’écoute de de ce que le mot éveille en nous, et réciproquement, afin de nous assurer du sens pour nous-même et notre interlocuteurs.
Pour tout ce que nous ressentons comme difficile à exprimer en mots à nos proches, et ce, qu’elle qu’en soit l’origine (peur d’être jugé, sentiment d’être coupable, sentiment d’infériorité), il est indispensable, malgré tout, de nous exprimer pour éviter que nos mots silencieux ne deviennent des maux pour notre corps, notre esprit.
Rencontrer des difficultés à nous exprimer et à être entendu par notre entourage est lié à la difficulté de nous détacher, émotionnellement, par l’affect qui nous relie.
Confrontés à cette situation, il est salutaire de mettre des mots sur nos ressentis avec une personne neutre et bienveillante ou au sein d’un groupe de parole, pour nous exprimer, sur une expérience vécue comme traumatisantes.
Une opportunité pour nous sentir moins seule, donner du sens, par les mots à notre passé, présent et avec, son libre-arbitre, trouver les bons mots constructeurs de notre présent et notre futur, les mots doux à nos oreilles, riche de sens, levier de l’expression du meilleur de nous-même, ouverture à la communication bienveillante.
Nous pouvons aussi dans le prolongement d’une écoute, faire l’apprentissage de l’écriture pour nous libérer, émotionnellement, d’une situation vécue comme désagréable et trouver les mots pour le respect de soi des autres, avoir de nouvelles idées, les concrétiser avec des mots constructifs, positifs.
Personne n’est infaillible, la perfection n’existe pas, nous pouvons tous employer un mot , à un moment ou autre, par mécanisme inapproprié ou à contre-sens, pour nous-même, comme vis-à-vis d’autrui.
Nos mots sont alors une prise de conscience sur nos attitudes et comportements, une opportunité pour modifier ce qui nous dérange, nous déplaît en nous.
Avec les mots nous pouvons excuser, pardonner et surtout nous engager à mieux choisir nos mots pour créer le bon et juste en nous et autour de nous.
Plus nous sommes conscients de nos maux, comme des mots utilisés et surtout du sens que nous souhaitons donner à nos pensées, nos paroles, nos actes, plus nous devenons des Etres responsables de nos mots, et pouvons par nos mots œuvrer, à être en paix avec nous-même et les autres.
Et vous quel est votre regard ?