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S’écouter, être écouté et écouter nos interlocuteurs

Si la perte d’audition est vecteur de décrochage social, une des grandes sources de stress, dans notre quotidien est la difficulté à nous écouter, à être écouté, avec le sentiment de ne pas être écouté, entendu, tout en devant être à l’écoute de nos interlocuteurs. Mais d’où vous vient cette difficulté à nous écouter, à nous faire entendre ?

Ne serais-ce pas tout d’abord notre difficulté à être à l’écoute de nous-même ?

Etre à l’écoute de soi.

Qui n’a pas entendu, dans son enfance, arrête de pleurer, tu fais ta « chochotte », « ton chouchou », arrête de crier, tu fais ta « vilaine », ton « vilain », arrête de t’exciter, nous avons compris ta joie, arrête de t’angoisser, nous sommes là, c’est sans raison ? Arrête de rêver, de penser et travaille.

Et pourtant, la joie, la tristesse, la colère, les peurs et les angoisses sont des signaux d’alarme, informant d’un désaccord entre ce qui est vécu et ses besoins, en lien avec sa personnalité, son environnement…

Etre à l’écoute de soi, dans l’inconscient, voir le conscient collectif signifie être faible, vouloir attirer l’attention à mauvais escient, être celui qui se plaint… Or se plaindre est mal perçu.

C’est le regard que nous portons sur l’écoute de soi qui génère culpabilité et doutes et nous amènent à l’oubli de soi, nous empêchent de passer à l’action.

Les sollicitations nombreuses, variées, bruyantes présentes autour de nous, et ce de plus en plus, dès la petite enfance renforce l’oubli de soi par le sentiment de percevoir, recevoir, être dans l’action et ce de plus en plus vite.

Nous avons ainsi le sentiment que toutes les réponses à nos questions, à nos difficultés se trouvent à l’extérieur de nous et nous sera servi, comme et quand nous le désirons. Or, tout ce qui vient de l’extérieur ne nous appartient pas et ne dépend pas de nous, d’où parfois un sentiment d’insatisfaction grandissant renforcé par la réception d’une multitude de choses, sans tri et donc non sélectif. Nous recevons tout en tout, sans tenir compte de nos besoins. Or, les réponses sont en nous.

Sollicités en permanence, nous n’avons plus de temps pour l’imaginaire, clé de la création pour la satisfaction de nos besoins, désirs et nous les oublions. Le silence nous fait peur, la solitude nous angoisse, l’inaction nous renvoie un sentiment d’inutilité, d’incapacité à faire, tout en ayant le sentiment de devoir être parfait en tout et pour tous. Or, le silence, les moments de solitude sont nécessaire au développement de notre imaginaire, notre créativité, sont source d’apaisement, de paix intérieure et nous ressourcent pour reprendre nos activités et donner le meilleur de nous-même.

Nous avons de la chance, être à l’écoute de nous, nous appartient, à tous moments.

Nous écouter n’est pas nous plaindre, mais au contraire une opportunité pour nous donner de la valeur en transformant notre sentiment d’être Victime en être Responsable.

Etre à l’écoute de nous, nous permet de définir, en toutes circonstances

– si nous agissons pour nous ou pour autrui
– si nous agissons pour quelque chose ou en réaction à quelque chose
– si nous sommes fidèles à nous-mêmes, dans le temps présent ou fidèle à un passé, à des croyances
– si nous sommes en accord avec nos valeurs, nos besoins
– si nous nous respectons dans nos choix et décisions
– …

Etre à l’écoute de nous, c’est également nous autoriser à être à l’écoute de notre corps, de nos sensations de fatigue, de stress, pour nous éviter l’épuisement, les maladies et adapter un comportement bienveillant et respectueux, propice au ressourcement.

Une oreille attentive s’exprime par son silence parfois lourd.

Etre à l’écoute de nous, c’est être à l’écoute du silence. Le silence facilite la concentration. Le silence est riche de sons divers et variés. Il peut-être source d’émerveillement si nous l’acceptons et nous autorisons à l’apprécier. Dans le silence, n’avez-nous jamais entendu un oiseau, le rire d’une enfant, le vent, la pluie… ?

Etre à l’écoute de nous, c’est notre meilleure compagnie, notre confident. Nous pouvons nous parler sans que personne ne nous coupe la parole, nous pouvons penser sans que personne ne nous dise, si c’est bien ou mal… Car qui mieux que nous c’est ce qui est bon et juste pour nous ? Personne. Et comme nous ne sommes jamais aussi bien servis que par nous-mêmes, nous pouvons également nous complimenter, nous féliciter.

Comment apprivoiser et apprécier, sans stress, ses moments d’écoute, de silence ?

Nous réalisons beaucoup de nos activités, avec un bruit de fond. Nous cuisinons, nous lisons avec la télévision ou la radio allumée, nous courrons avec nos écouteurs… Cuisiner, lire, courir sont des activités non stressantes que nous pouvons décider de réaliser, dans le silence. C’est apprécier le bonheur de l’instant présent.

S’écouter, c’est s’autoriser à ne jamais être seul et à bien se connaître.

Etre à l’écoute de nous, c’est également se donner la possibilité de se faire entendre.

Par l’écoute de nousnos besoins sont clairs et définis pour nous, nous pouvons ainsi, avec plus de confiance, les exprimer clairement à l’autre en nous assurant que celui-ci accepte d’être disponible à notre écoute.

Et oui, si nous voulons nous exprimer à tout prix et que l’autre est indisponible, dans l’instant, nous avons le sentiment d’être rejeté, la colère, la tristesse peuvent apparaître et impacte notre estime et notre confiance en nous.

Le risque est de ne plus oser nous exprimer et être entendu.

Pour être entendu, s’assurer de la disponibilité de notre interlocuteur, privilégier un environnement propice.

L’environnement est important, parler à une personne qui écoute la télévision, dont le regard est attiré par l’extérieur et son écoute par les conversations d’autrui, revient à parler pour soi.

Pour éviter et créer tout sentiment de dominé/dominant, nous positionner au même niveau de votre interlocuteur. Assis ou debout, accroupi pour parler à nos enfants. L’écoute attentive passe aussi par le regard.

Etre à l’écoute de nous permet également de nous autoriser à être dans l’écoute de l’autre.

Par l’ écoute et l’acceptation de nos besoins, nous sommes plus disposés à comprendre que les besoins des autres peuvent être différents des nôtres.

Notre difficulté à être dans l’écoute de l’autre trouve sa source dans nos peurs :

– La peur d’un non ou d’un refus
– La peur d’être jugé
– La peur de devoir faire en désaccord avec nos valeurs, nos besoins
– La peur d’être dominé dans la conversation
– …

Les peurs sont en lien avec des suppositions et non une réalité, dans l’instant. Se libérer de nos peurs est essentiels pour nous empêcher et empêcher notre interlocuteur de nous positionner en tant que dominé/dominant, agresseur/agressé.

Nous libérer de la croyance ou de la perception d’être supérieur ou inférieur. Quelque soit le statut d’un individu, il est avant tout une femme et un homme, avec son unicité dans un tout. Une écoute est une relation entre deux êtres, une conversation et non une communication.

L’intention joue un rôle important dans l’écoute. Imaginer l’écoute comme dérangeante et lourde de reproches, faire le test, nous verrons que la conversation sera difficile et négative pour nous. Or écoutez notre interlocuteur, ce n’est pas être en lien avec ce qui est contre nous, mais au contraire avec ce qui est important pour lui.

Si notre état d’esprit, notre activité du moment ne nous permet pas d’être à l’écoute de notre interlocuteur et/ou que notre interlocuteur est en mode agressif, oser formuler notre indisponibilité, en lui disant que nous l’entendons et  l’avons entendu, que nous portons attention à ce qu’il nous a dit ou nous demande et proposons lui un moment et un endroit approprié pour être à son écoute.

C’est être bienveillant avec nous-même, dans l’instant et également nous donner un temps de réflexion, une prise de recul pour reprendre la conversation dans l’écoute de l’autre et dans le respect de nos besoins. Eviter également d’aller au feu et de l’aviver lorsque celui-ci est allumé.

Notre écoute est sollicitée dans notre vie privée, sociale, professionnelle avec notre conjoint(e), nos enfants, nos parents, nos amis, nos collègues de travail, notre patron…, en fonction de leurs propres besoins, désirs…

Cette situation nous laisse supposer que nous sommes en conversation permanente avec la personne qui nous demande de l’écouter. Or, pour bien écouter l’autre, il nous est nécessaire de nous taire, de rester calme et concentré pour mieux comprendre et entendre ce que l’autre nous exprime.

C’est être dans la conscience de l’instant présent, libéré en arrière fond de nos pensées, de nos actions à venir.

C’est être ici et maintenant en apportant l’attention que nous nous portons lorsque nous avez besoin de nous écouter et souhaitons pour nous, lorsque nous voulons être entendu.

Cette écoute silencieuse, nous permet posément de reformuler les propos de l’autre pour nous assurer que nous avons bien entendus le sens qu’ils évoquent pour lui.

C’est nous autoriser à nous ouvrir à la compréhension de ce qui est dit plutôt que penser ou supposer en fonction de nos croyances, nos fidélités, notre perception des événements et ce qu’ils éveillent en nous, par protection consciente ou inconsciente.

Nous sommes ainsi dans une écoute active, nous permettons à notre interlocuteur de s’exprimer librement et nous sommes dans l’acceptation de ce qui est dit, sans jugement avec bienveillance.

Le sens des mots étant différents pour chacun d’entre nous, nous évitons ainsi toute interprétation, en fonction de nos propres valeurs et ressentis, mais nous nous assurons et respectons que ce qui est entendu est en adéquation avec le ressenti et le message de notre interlocuteur.

C’est la base d’une écoute et d’une communication généreuse respectueuse et bienveillante de tout individu.

S’exprimer est parfois difficile L’écoute active est une opportunité pour faciliter la parole, c’est converser au lieu de communiquer à tout prix.

Ecouter c’est entendre les propositions de l’autre, en disposer en fonction de nos ressentis, besoins et envies pour mieux agir en fonction de nous. Etre dans le pour nous plutôt que dans une lutte contre ce qui est dit ou contre notre interlocuteur.

S’écouter, être entendue, être à l’écoute nécessite confiance, estime et connaissance de soi, de se libérer de nos propres souffrances et jugements sur nous-mêmes comme pour les autres.

Qui s’entend, entend et est entendu (effet miroir).

Ce qui est formidable dans l’écoute, c’est que nos oreilles nous appartiennent. Prendre soin de nos oreilles, c’est prendre soin de nous, de notre écoute et nous sommes seul à avoir ce pouvoir.

C’est écouter notre petite voix intérieure, par l’écoute du silence et notre capacité à conserver notre libre arbitre sur ce que nous choisissons d’entendre et entendons.

Outil d’aide :

Se relaxer, méditer pour relâcher ses tensions, favoriser une écoute bienveillante, s’affirmer sans s’imposer

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Développer sa confiance en soi, se libérer du jugement, pour s’écouter et écouter ses interlocuteurs

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Se libérer du stress, s’apaiser pour agir et non réagir, être dans une écoute bienveillante

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Article rédigé et publié par Virginie Lefranc (mis à jour le 17/11/2016)
Thérapeute, Coach de vie
Auteur de la chronique «Changer son regard»
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La reproduction partielle ou intégrale des éléments précités et d’une manière générale, la reproduction de tout ou partie de cette article, sur tout support quel qu’il soit, est formellement interdite, sans l’accord écrit et préalable de Virginie Lefranc.

Article relayée par Mid&Plus (Un regard positif et créatif sur le monde au féminin)

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2 commentaires Cacher les commentaires

Bonjour je veux bien laisser un commentaire à votre article mais je ne peux pas le lire est ce normal ? L’article “S’écouter, être écouté et écouter nos interlocuteurs’.
Cordialement,
Annie

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